- dim. 17 mai 2009, 3:22 pm
#5387
Bonjour à toutes & à tous,
J'espère que je ne me trompe pas en postant ici.
J'ai eu un coup de coeur pour ce livre de Fabrice Nicolino "La faim, la bagnole, le blé et nous, une dénonciation des biocarburants".
Ce livre, publié en novembre 2007, a comblé mes lacunes en matière de biocarburants et complété le puzzle qu'étaient pour moi les OGM.
Cette lecture m'a été d'un grand secours, car j'avais lu (ou entendu) que les biocarburants ne seraient pas finalement si "bio" que ça, mais, au contraire, de grands consommateurs d'énergie. Mais à quel niveau ? Mon manque de temps m'a laissée dans l'ignorance jusqu'à ce livre, où Fabrice Nicolino décrit, certainement avec beaucoup de justesse, ce "leurre" que sont les biocarburants.
Je ne peux que vous inviter à dévorer son "brûlot" comme il l'appelle lui-même. Il y donne de nombreuses références afin que l'on puisse aller vérifier par nous-mêmes.
Alors, si vous êtes un tant soi peu concernés par l'environnement, par l'éthique, les humains, la biodiversité, ou que vous vouliez simplement en savoir plus, Lisez-le ! Loin d'être catastrophiste, Fabrice Nicolino explique, avec un franc-parler qui donne un rythme vertigineux à la lecture, comment les "bio"carburants s'installent, inéluctablement... Il y explique comment l'architecture économique et sociale des pays industrialisés a fait en sorte que nous devenions dépendants de la voiture. Il y explique l'interaction de la voiture avec le climat et la faim dans le monde. Les conséquence des biocultures, de plus en plus utilisées pour nourrir ... les voitures !
Grâce à lui, j'ai aussi pu faire le lien entre ma réserve instinctive vis-à-vis des OGM et la réalité.
Il y a une vingtainde d'années, lorsque j'ai entendu parler des OGM, j'ai été séduite par cette perspective qu'ils pouvaient éradiquer la faim dans le monde. Mais aujourd'hui, je suis consciente des problèmes que ces cultures modifiées peuvent poser (destruction -volontaire ou non- des plantes autochtones, imposition d'un produit breveté (pour nourrir ceux qui ont faim ???), conséquences sur la santé non encore connues). Non, je ne soutiens pas les faucheurs d'OGM, mais serais d'un avis assez semblable : oui le pollen des plantes OGM à l'air libre peut aller contaminer le champ d'à côté. Il ne faut pas oublier qu'un grain de pollen peut parcourir quelques kilomètres. Le professeur de sciences de la vie à l'Université de Séoul, Lee Eun-Joo a écrit qu'un grain de pollen du pin parcourt jusqu'à 400 km ! Et quand on sait qu'un seul plant "non bio" peut faire perdre la certification "bio" à un agriculteur, je dis "oui" il faut donc prendre des précautions. C'est pourquoi je suis encore dans une position que je qualifierai de "étudions-les d'abord et adaptons-les ensuite". Je suis d'avis qu'il faut cultiver les OGM dans des enclos fermés, ou tout est sous contrôle. Mais comment y parvenir ? Comment tout contrôler ?
Or il y a quelques semaines, j'ai vu un reportage sur une chaîne du câble pourtant réputée pour sa lute pour la sauvegarde du climat qui m'a déstabilisée. Cette émission, que j'ai prise en cours de route parlait des OGM, dans des termes qui sous-entendaient que le grand protectionnisme des pays tels que la France, empêchaient d'établir des cultures dans les pays où l'on mourrait de faim. Houch ça fait mal ! Ce reportage m'a laissée avec un grand sentiment de culpabilité. Et si finalement, ils avaient raison ? Notre trop grande peurs des OGM nous empêchait-elle de voir la réalité ? Des habitants de cette planète mourraient-ils de faim à cause de moi ? ...
Après quelques semaines de réflexion, il me semblait pourtant que quelque chose me manquait et je ne pouvais me résoudre à penser pro-OGM.
Une partie de la réponse, je l'ai trouvée dans ce livre "La faim, la bagnole, le blé et nous". Curieux ? ... ou logique ?
Alors non, je ne cherche pas à tout prix à me disculper, je suis bien trop consciente du fait que ma propre consommation, ici en France, a des répercutions dans d'autres pays. Mais il a su mettre le doigt dans ce qui n'était pas dit, ce qu'on n'entendra pas tout de suite dans une émission à grande écoute. Regardez ce qui arrive aux chercheurs lanceurs d'alertes, bâillonnés, mis de côté, discrédités... et même nous, adeptes du lombricompostage ... on nous rit parfois ouvertement au nez non ?
Enfin, tout ça pour dire que nous avons un réel pouvoir, car une goute, plus une goute finit par créer un filet d'eau, puis un torrent... Ce post est mainenant assez long, alors, permettez-moi de terminer avec les paroles de Fabrice Nicolino lui-même (p.166):
"Ce qui reste de l'ancien monde mérite que nous nous battions, de toutes nos forces fragiles. [...] Nous avons donc besoin d'une rupture franche. Pour tout dire, d'une révolution intellectuelle, spirituelle, morale. Inutile de chercher des mots, d'ailleurs, car un seul s'impose réellement. Et c'est le plus beau : résistance. Résistance !"
J'espère que je ne me trompe pas en postant ici.
J'ai eu un coup de coeur pour ce livre de Fabrice Nicolino "La faim, la bagnole, le blé et nous, une dénonciation des biocarburants".
Ce livre, publié en novembre 2007, a comblé mes lacunes en matière de biocarburants et complété le puzzle qu'étaient pour moi les OGM.
Cette lecture m'a été d'un grand secours, car j'avais lu (ou entendu) que les biocarburants ne seraient pas finalement si "bio" que ça, mais, au contraire, de grands consommateurs d'énergie. Mais à quel niveau ? Mon manque de temps m'a laissée dans l'ignorance jusqu'à ce livre, où Fabrice Nicolino décrit, certainement avec beaucoup de justesse, ce "leurre" que sont les biocarburants.
Je ne peux que vous inviter à dévorer son "brûlot" comme il l'appelle lui-même. Il y donne de nombreuses références afin que l'on puisse aller vérifier par nous-mêmes.
Alors, si vous êtes un tant soi peu concernés par l'environnement, par l'éthique, les humains, la biodiversité, ou que vous vouliez simplement en savoir plus, Lisez-le ! Loin d'être catastrophiste, Fabrice Nicolino explique, avec un franc-parler qui donne un rythme vertigineux à la lecture, comment les "bio"carburants s'installent, inéluctablement... Il y explique comment l'architecture économique et sociale des pays industrialisés a fait en sorte que nous devenions dépendants de la voiture. Il y explique l'interaction de la voiture avec le climat et la faim dans le monde. Les conséquence des biocultures, de plus en plus utilisées pour nourrir ... les voitures !
Grâce à lui, j'ai aussi pu faire le lien entre ma réserve instinctive vis-à-vis des OGM et la réalité.
Il y a une vingtainde d'années, lorsque j'ai entendu parler des OGM, j'ai été séduite par cette perspective qu'ils pouvaient éradiquer la faim dans le monde. Mais aujourd'hui, je suis consciente des problèmes que ces cultures modifiées peuvent poser (destruction -volontaire ou non- des plantes autochtones, imposition d'un produit breveté (pour nourrir ceux qui ont faim ???), conséquences sur la santé non encore connues). Non, je ne soutiens pas les faucheurs d'OGM, mais serais d'un avis assez semblable : oui le pollen des plantes OGM à l'air libre peut aller contaminer le champ d'à côté. Il ne faut pas oublier qu'un grain de pollen peut parcourir quelques kilomètres. Le professeur de sciences de la vie à l'Université de Séoul, Lee Eun-Joo a écrit qu'un grain de pollen du pin parcourt jusqu'à 400 km ! Et quand on sait qu'un seul plant "non bio" peut faire perdre la certification "bio" à un agriculteur, je dis "oui" il faut donc prendre des précautions. C'est pourquoi je suis encore dans une position que je qualifierai de "étudions-les d'abord et adaptons-les ensuite". Je suis d'avis qu'il faut cultiver les OGM dans des enclos fermés, ou tout est sous contrôle. Mais comment y parvenir ? Comment tout contrôler ?
Or il y a quelques semaines, j'ai vu un reportage sur une chaîne du câble pourtant réputée pour sa lute pour la sauvegarde du climat qui m'a déstabilisée. Cette émission, que j'ai prise en cours de route parlait des OGM, dans des termes qui sous-entendaient que le grand protectionnisme des pays tels que la France, empêchaient d'établir des cultures dans les pays où l'on mourrait de faim. Houch ça fait mal ! Ce reportage m'a laissée avec un grand sentiment de culpabilité. Et si finalement, ils avaient raison ? Notre trop grande peurs des OGM nous empêchait-elle de voir la réalité ? Des habitants de cette planète mourraient-ils de faim à cause de moi ? ...
Après quelques semaines de réflexion, il me semblait pourtant que quelque chose me manquait et je ne pouvais me résoudre à penser pro-OGM.
Une partie de la réponse, je l'ai trouvée dans ce livre "La faim, la bagnole, le blé et nous". Curieux ? ... ou logique ?
Alors non, je ne cherche pas à tout prix à me disculper, je suis bien trop consciente du fait que ma propre consommation, ici en France, a des répercutions dans d'autres pays. Mais il a su mettre le doigt dans ce qui n'était pas dit, ce qu'on n'entendra pas tout de suite dans une émission à grande écoute. Regardez ce qui arrive aux chercheurs lanceurs d'alertes, bâillonnés, mis de côté, discrédités... et même nous, adeptes du lombricompostage ... on nous rit parfois ouvertement au nez non ?
Enfin, tout ça pour dire que nous avons un réel pouvoir, car une goute, plus une goute finit par créer un filet d'eau, puis un torrent... Ce post est mainenant assez long, alors, permettez-moi de terminer avec les paroles de Fabrice Nicolino lui-même (p.166):
"Ce qui reste de l'ancien monde mérite que nous nous battions, de toutes nos forces fragiles. [...] Nous avons donc besoin d'une rupture franche. Pour tout dire, d'une révolution intellectuelle, spirituelle, morale. Inutile de chercher des mots, d'ailleurs, car un seul s'impose réellement. Et c'est le plus beau : résistance. Résistance !"
sln92