Le forum de la Communauté du Lombricompostage facile

[Shimaree]

Bonjour Fenakor !
Ca fait plaisir de lire quelqu'un ici !
Si ton lombricomposteur tourne et n'est pas victime d'infections, c'est que tu te débrouilles bien ! Félicitations !
Je trouve tes expériences sortant des sentiers battus très intéressantes !

Réutiliser le carton restant dans tes étages inférieurs me paraît très pertinent, j'aurais juste envie de te dire de faire un peu gaffe : une des vertus du carton est d'absorber les excédents d'humidité, mais s'il est déjà humide, il faudra faire attention à particulièrement aérer. Il paraît qu'il y a des personnes qui laissent des "cheminées" de ventilation : au niveau des quatre coins perforés, ils laissent un vide, ce sur chaque plateau, pour que l'air circule le plus librement possible du dessus jusqu'au robinet.

J'ai aussi cru comprendre que le lombricompost mûr était une denrée périssable... il est vivant, il peut être à l'équilibre à un moment (texture grumeleuse parfaite) et mais aussi devenir quelque chose de trop gluant si on attend trop... Je crois... je dis peut-être des bêtises, je n'ai jamais vu de compost mûr !

Bonne chance en tout cas ! Et à bientôt !

[Fenakor]

Recoucou !

Si j'avais compilé toutes mes expériences, mésaventures et réflexions dans ce journal de bord improvisé, c'était surtout pour moi à l'origine, mais je suis ravi que ça puisse servir à quelqu'un

Je vais "réutiliser" le carton surtout par nécessité, parce qu'autrement je ne pourrai rien en faire. J'ai eu la main lourde pendant quelques temps, mais je vais tout de même veiller à ne pas baisser trop rapidement les apports en carton. Je continuerai à ajouter du carton sec quoi qu'il en soit, et j'envisage d'utiliser le carton humide (et encore il est tout juste "moite") surtout en début de plateau, pour attirer les vers. Ils ne sont pas attirés de suite par les épluchures fraîches, ni par le carton sec. Peut être que du carton légèrement ramolli par l'humidité les fera venir plus volontiers, en attendant que l'humidité relâchée par les épluchures prenne le relais.

Et j'ai l'intuition que ce n'est pas qu'une histoire d'humidité, mais aussi d'équilibre carbone/azote qui influence bien plus qu'on ne le croit la structure physique de la litière. Il y a quelques mois, j'avais eu pendant quelques jours un compost très fin, ressemblant a des vermicelles en chocolat. Je ne l'ai pas récolté de suite, mais quelques jours après il était déjà trop tard : il était tout collant. Plus récemment, en prenant un compost plus carboné entre les doigts, il ne collait pas du tout. Donc je crois qu'un compost plus riche en carton est plus "résistant au colmatage", qu'il garde des poches d'air et qu'il est en définitive plus drainant. Ce n'est qu'une intuition et je pourrais donc me tromper, mais si ça se vérifie les excédents d'humidité devraient se manifester par l'écoulement de thé (j'ai déjà oublié le nom officiel... ).

J'ai déjà essayé les cheminées. Je ne les avais pas faites dans les coins mais en plein milieu, un trou dans la litière à chaque étage en poussant la matière vers les bords. Je n'ai pas vraiment constaté de résultats, mais peut être que je n'ai pas maintenu l'expérience assez longtemps. Le problème c'est que les vers repoussent la matière vers le milieu (quand elle ne s'effondre pas toute seule) et c'est assez fastidieux de le refaire à chaque fois. J'avais vu passer sur ce forum une astuce de Lombricolo qui consistait à utiliser des rouleaux de PQ pour faire des cheminées plus "design" et surtout durables. J'ai de quoi les faire, mais avec l'hiver qui approche je pense que ce n'est pas le meilleur moment . J'essayerai au printemps. En attendant, je regarde régulièrement comment ça se passe et je remue un peu, la routine quoi

Pour terminer avec le stockage du compost mur, j'avais effectivement lu que ça ne se conservait pas éternellement. Mais là en hiver, je ne vois pas trop ce que je pourrais en faire... c'est dans ma cave, à l'air libre, mais au moins c'est dans le noir complet. Les nutriments seront conservés quoi qu'il en soit, mais le produit perdra probablement en qualité du point de vue microbiologique. Tant pis... Et normalement il ne devrait pas se colmater s'il est assez carboné (et si mon hypothèse est juste). On verra bien

[Shimaree]

Bonne idée que de garder l'ancien carton, plein d'humidité et de bonnes bactéries, pour démarrer un nouveau plateau !
(encore une fois, je le note et je m'en félicite !)
Bon ben t'en sais plus que moi sur les cheminées, alors! Tu te souviens si Lombricolo avait percé des trous dans ses rouleaux de PQ? J'aurais naïvement tendance à croire qu'un rouleau entier du sol au plafond du bac ne laisse pas beaucoup l'air passer... Mais peut-être suffisamment?
Et oui, tu as raison, je crois avoir lu que ces aérations rafraîchissent le lombricomposteur... ce n'est peut-être pas le moment...

[Fenakor]

Oui, au fond ce carton excédentaire remplit un peu le même rôle que le matelas d'humidification : ça absorbe l'humidité et la restitue au fur et à mesure, tout en transportant des micro organismes qui seront déjà sur place pour préparer le travail des vers. Et je crois même que les vers se nourrissent de ces micro organismes, donc c'est tout bénef.

J'ai pas eu davantage de précisions sur les cheminées et j'ai pas encore essayé. Par contre je crois que des rouleaux de PQ ont pas tout à fait la même hauteur que les plateaux du lombricomposteur (si c'est le cas, ce serait vraiment fort : déjà que les plateaux du city worms font presque pile poil la taille d'un carton de pizza !). Du coup ça imposerait de remplir le plateau de travail jusqu'à la hauteur du rouleau de PQ, pas plus (sinon ça tombe dedans et c'est foutu pour l'aération ). Il devrait rester un petit espace vide dans chaque étage ou l'air pourrait circuler.
En revanche des petits trous pourraient éventuellement s'imposer si les vers se coinçaient dans ces cheminées. Mais j'ai peu de doutes sur leur capacité à en sortir facilement ! Ils sont vraiment trop forts ces worms

PS : C'est vrai qu'avec ça on obtient une vraie aération seulement en surface de chaque plateau, mais peut être que le carton peut absorber l'humidité de l'extérieur et "sécher" avec le flux d'air à l'intérieur. C'est une hypothèse.

[OcéaneO]

Merci pour tes retours d'expérience Fenakor !

[Fenakor]

Bonjour à tou.te.s,

Je viens donner quelques nouvelles de mon installation. Tout se passe parfaitement bien, la sortie de l'hiver commence à se faire ressentir mais j'ai également procédé à quelques ajustements.

Tout d'abord, concernant mon expérience avec le thé, j'ai pu constater que j'avais eu la main lourde avec le carton, et qu'il ne se décomposait plus assez. En parallèle, j'ai pu constater en faisant mes premières plantations de la saison, qu'en arrosant un peu trop dans les pots un liquide jaune très foncé, voire carrément marron, s'échappait par les trous du bas. Le voilà mon thé, piégé dans le compost ! Le substrat n'en demeure pas moins drainant, ce qui m'évitera de perdre d'autres plantes. En revanche, n'ayant pas à ma disposition de terre de jardin "pauvre" en quantité, il est peut être un peu riche pour être utilisé pur.
La solution 2 en 1 que j'ai trouvé (et même 3 en 1) : arroser régulièrement mon compost. Ça permettra à la fois de favoriser la décomposition du carton excédentaire, et de le diluer à la source tout en isolant le thé, que je pourrai ensuite donner à des proches ou utiliser sur les cultures qui en ont le plus besoin. Je procède par très petites touches et essaye de viser des morceaux de carton sec, voire des mouchoirs en papier, pour que ça se diffuse lentement. Pour l'instant les vers ne s'en portent que mieux et on dirait que ça accélère leur travail. Ils sont également beaucoup moins nombreux à venir se coller sur le dessous du couvercle, une réaction qui semblerait correspondre, après coup, à un manque d'humidité.

En dehors de ça, j'ai mis en place des systèmes de récupération de vers après la récolte.

- Comme vous le savez peut être, je ne m'embête pas à séparer les vers un par un à la récolte, mais je le tamise simplement, ce qui me permet de récupérer le carton et les épluchures non décomposés, ainsi qu'un peu de compost et pas mal de vers qui y seraient restés collés. Tout ce qui passe à travers le tamis intègre le seau "numéro 1" et je vide ce qui reste dans le tamis dans le seau "numéro 2". Une fois que la récolte est terminée, je mélange le contenu du seau numéro 2 avec un nouvel apport, puis je le reintegre au nouveau plateau. Grâce à ça j'ai un plateau qui commence très fort des le début, c'est assez spectaculaire. Ensuite je transvase la moitié du compost récolté dans le seau numéro 2 et y pose le tamis, pour que les vers qui y sont restés piégés aient un refuge jusqu'à la prochaine rotation.

- Le deuxième système de récupération est un système "ascendant" (il s'agissait au départ de faire une sorte d'ascenseur à vers, mais ça ne marche pas des masses ) qui me sert maintenant surtout de bio-seau actif. Je pose un pot de fleur en plastique (troué en son fond) à la surface du seau numéro 1 et y place, en lasagnes, du carton et des petits apports. Je place un couvercle au dessus pour conserver l'humidité. Quand je vais faire un tour dans le bac à jus, je récupère quelques vers et les y dispose. De même, l'humidité qui s'écoule par les trous du pot attire les vers du seau numéro 1, je les intègre parmi les épluchures. Comme je place des vers manuellement dans le pot, je ne sais pas si le système d'ascenseur fonctionne réellement. Mais ça fait office de bio seau et ça me discipline un peu sur les apports, même si je fais toujours quelques apports de matière fraîche directement dans le lombricomposteur. Ça me permet aussi de réintégrer quelques vers dans le lombricomposteur, en même temps que les épluchures.

- Le dernier système de récupération est un système descendant, mais celui ci est assez connu. Lorsque la matière de mon dernier bac (le plus mur) a bien descendu, je le dispose sur le dessus et j'y ajoute le fond du seau numéro 2. Après quelques semaines d'attente l'humidité de ce seau est descendue au fond, en même temps que les vers qui s'y baladaient. Je mélange le tout et j'attends quelques jours que les vers descendent vers le bac du dessous avant de procéder à la récolte.
(Et évidemment, juste avant la récolte, je vide le seau numéro 2 dans le seau numéro 1, comme ça la boucle est bouclée !)

Avec tous ces systèmes de récupération des vers, je peux me permettre de ne pas trop me prendre la tête avec la rotation qui est déjà, en soi, une opération fastidieuse. Ils me donnent d'autres occasions de récupérer les vers et de les réintégrer dans le lombricompost, avec seulement 2 seaux, qui en outre me permettent de stocker le lombricompost en attendant de l'utiliser sur mon balcon.

Si ça vous intéresse je mettrai quelques photos pour illustrer. En attendant je vous souhaite une belle journée, en espérant vous avoir donné des idées