Le forum de la Communauté du Lombricompostage facile

[Shimaree]

Coucou tout le monde !
Je suis en train de bouquiner Les vers mangent mes trognons de Mary Appelhof et Joanne Olszewski (Marabout, 2018 - semble en rupture d'édition, mais se trouve d'occasion sur la toile) et les autrices parlent de vermiculteurs et de vermicultrices. Ca sonne classe je trouve !
Alors coucou les vermiculteurs et les vermicultrices !
Je vais essayer de tenir un journal ici de mon aventure de vermicultrice... qui vient seulement de commencer, donc je n'ai encore aucune idée de comment ça va tourner. Ce premier post va être un peu redondant avec ma présentation, pardon pour cela ! J'essaierai de moins radoter à l'avenir, promis !

J'ai à moitié suivi une recommandation du youtubeur Lombricompostage Facile, qui recommande de préparer 10 à 15 jours à l'avance une litière de carton déchiqueté mouillé essoré, dans laquelle enfouir quelques déchets mous (lui a mis 2 peaux de bananes, une demi tomate et quelques feuilles de salade), bien recouverts de litière.
J'ai trouvé cette vidéo 5 jours avant de recevoir mon CityWorms et mes vers, donc je ne l'ai fait que 5 jours... et j'ai pris les déchets que j'avais sous la main.

Parenthèse technique : je vis en appartement, en région parisienne, bénéficie d'une terrasse qui n'a pas de toit, orientée au nord et au calme (quasi pas de circulation en face de chez moi, mais des jardins) avec beaucoup de vent , je chauffe un peu l'hiver, mon CityWorms est installé à l'intérieur, à côté de mon bureau, à environ un mètre d'un radiateur (à eau). J'ai mesuré avec un thermomètre (à l'extérieur du lombricomposteur) : 19 °C à gauche (côté radiateur), et 18°C à droite (côté bureau). Nous sommes un foyer de deux personnes, récemment adhérentes d'une Amap.

Bref !

J-5 : préparation d'une litière de carton déchiqueté, mouillé et essoré (j'ai amoureusement arraché le glaçage des cartons d'emballages (yaourts, cubi de vin...) qui atterrissent habituellement au recyclage : quel boulot ! une recommandation, si vous avez accès à du carton ondulé, non glacé, gardez-le précieusement !), avec le vert de deux poireaux (coupés en tronçons), quatre ou cinq feuilles de chou-fleur et une douzaine de grains de raisin gâtés (coupé en deux)... le tout recouvert de litière, dans une bassine (sans couvercle), dans un abri de jardin en bois (largement ventilé) sur ma terrasse. Je crois que cette semaine-là, il a fait entre 8 et 15°C dehors, donc je pense que la prolifération bactérienne recherchée n'a pas été extraordinaire...

J0 : je reçois mon CityWorms et 500g de vers. Youpi !
Je l'installe à côté de mon bureau. Une bouteille sous le robinet ouvert, un seul plateau, avec le carton prédécoupé, 5 cm environ de ma litière de carton préparée à l'avance, mes déchets disposés sur la moitié droite du bac, recouverts sur une suggestion de mon petit frère d'une poignée de feuilles mortes, légèrement humides, qui traînent en tas sur ma terrasse depuis plusieurs semaines (je crois que ce sont des feuilles de bambou, mon voisin du dessus en a, mais mes compétences en matière d'identification de feuilles laissent à désirer !) - je les ai regardées une à une, pas de mille-pattes ou autre occupant visible - et le contenu du sachet de vers (vers et terreau) réparti sur l'ensemble du bac : moitié déchets, moitié litière toute nue. J'ajoute le tapis d'humidité, qui est tout sec (eh ! ), alors je le pschitte (eau filtrée et reposée à l'air libre avant d'être mise dans le vaporisateur) quatre ou cinq fois (par le dessus, je fais confiance à l'eau pour descendre toute seule).
J'ouvre à peu près un jour sur deux, je soulève un tout petit peu le terreau, je vois de rares vers (deux ou trois) qui fuient la lumière, sinon pas grand-chose. Rien dans le bac à jus, un petit peu de condensation sous le couvercle. Ils n'ont pas l'air de chercher à s'enfuir, donc ça doit leur convenir un minimum !

J+9 : je parcours ce fabuleux forum et y lis que les vers n'aiment pas les poireaux (de la famille des oignons) ni les choux. Pas de bol ! Ou pas assez de prise d'information... Je décide de fureter plus en profondeur dans mon lombricomposteur pour regarder ce qui se passe et retirer les poireaux et les feuilles de chou. Voilà ce que j'observe :
- le carton du fond est bien plus mouillé que quand je l'y ai mis. Je ne dirais pas tout à fait trempé, mais quand même mouillé (plus qu'humide).
- il y a des petits tas de boue (les fameux turricules?) de la taille d'une échalote, sur certains bouts de carton et certains bouts de poireaux.
- quelques bouts de poireaux et morceaux de feuilles de chou ont visiblement commencé à être dégradés : ils ont changé de couleur, du vert, ils sont passés au jaune, voire au blanc et certains morceaux de poireaux ont été bien amincis. Ceux-là je les ai laissés. J'ai récupéré tous les autres (que j'ai retrouvés) et les ai jetés dans ma poubelle traditionnelle.
- j'ai retrouvé quelques morceaux de raisins et quelques feuilles, bien mous et bien noirs. Beaucoup moins, j'ai l'impression, que ce que j'avais mis.
- je vois quelques vers, mais moins que ce à quoi je m'attendais... ce n'est pas tant que ça 500g ! ils doivent être bien répartis dans l'ensemble du bac j'imagine...
(après je n'ai pas de bons yeux )
J'ai un peu tout retourné avec la griffe pour aérer.
Je pensais attendre J+10 pour le deuxième nourrissage, mais maintenant que j'ai retiré presque toute la nourriture azotée, qu'est-ce qu'ils vont faire, les pauvres p'tichéris, si ils ont une fringale de minuit? Oui, je sais, ils peuvent manger du carton, mais je suis lancée, je suis faible et je suis impatiente et puis tant pis ! Je découvre la litière de la moitié gauche du bac, pose deux peaux de bananes et deux petites poignées de marc de café (sans filtre, on a un percolateur), que je recouvre de quatre ou cinq grosses poignées de carton déchiqueté, puis du petit terreau qui venait avec les vers que j'avais déplacé avant le nourrissage.

Nota Bene : je me suis achetée (moi? gaga des P'tichéris? pas du tout ! ) un seau à compost, en fer blanc, avec des aérations sur le couvercle, protégées par un filtre à charbon. Donc en théorie, c'est suffisamment ventilé pour éviter la fermentation et suffisamment protégé pour éviter les moucherons. Le site de vente affirme que je peux ainsi garder les déchets jusqu'à trois jours avant de les donner aux p'tichéris. En l’occurrence, les déchets donnés étaient du jour et de la veille.

J'ai pour le moment récupéré les coquilles de 2 œufs, que j'ai laissées sécher deux jours, puis les ai réduites en poudre au pilon. Mais je ne leur en ai pas encore donné. Ni de coquilles, ni de mélange chaulé, ni de VitaVers+... Je pensais attendre un peu...

J+10
- j'ai vu des points bruns sur le couvercle, et ai d'abord espéré que ce soit des cocons ! Je les ai pris en photo pour zoomer, et y ai découvert une espèce de carapace annelée : ça a plutôt l'air d'être des acariens.
- même par-dessus le tapis, mon bac est significativement plus chaud à gauche (dernier nourrissage) qu'à droite. Je dirais que je le sens tiède à gauche, frais à droite.
- la matière en surface (substrat original des vers) me paraît correctement humide, je n'ose pas retouiller de peur de découvrir mes déchets.
- pas d'odeur spéciale.

J+11
- les acariens n'ont pas l'air d'avoir bougé pendant la nuit. D'abord bien accrochés au couvercle, si je les bouge avec les doigts, ils roulent. Je les remets dans le bac.
- je ne retrouve pas la différence de température gauche / droite
- inquiète d'avoir trop d'humidité, je touille quand même sur la moitié droite : je ne retrouve plus la litière de carton proprement dite : c'est plutôt un terreau mélangé avec des morceaux de cartons bien mous, et quelques morceaux de poireaux bien sûr. Si je presse ce n'est pas si mouillé que ça. Ouf !
- je ne vois toujours pas de p'tichéris. Mais le milieu semble évoluer correctement : pas d'odeur, bonne humidité, apparente dégradation des déchets de la semaine dernière et des cartons... J'imagine qu'il s'agit juste de ninjas, qui préfèrent vivre cachés.
J'ai fini de lire Les Vers Mangent mes Trognons, je recommande ! J'ai (entre autres) appris un mot pour me la péter grave en société : lixiviat (thé de vers).

Voilà pour le moment. Si vous avez des remarques, des recommandations ou des questions, je suis toute ouïe !
Si vous trouvez que je donne trop de détails, n'hésitez pas à me le dire ! Je ne me rends pas compte de ce qui est pertinent, donc j'essaie d'être exhaustive.

[Fenakor]

Hello Shimaree !

Ca fait vraiment plaisir de voir à quel point tu t'impliques pour le bien être de tes vers, je pense que tu démarres avec la bonne philosophie Mais elle peut être un peu piégeuse, surtout au début : tu as peur qu'ils aient faim, ou de les déranger quand tu touilles. Mais oublie ces peurs ! Au début de ton installation, il faut vraiment y aller mollo avec les apports et au contraire, pas hésiter à vérifier que l'installation se passe bien quitte à farfouiller un peu.

Le poireau et le chou, c'est pas l'idéal pour les mettre à l'aise c'est vrai. J'ai moi-même constaté qu'ils n'étaient pas hyper fan. Mais ça ne les tuera pas. Avec un peu de chance, ça permettra de développer les acariens : j'avais pu voir que des épluchures de chou rouge étaient restées intactes pendant de longues semaines, avant de virer au bleu à mesure que des acariens les grignotaient. Et les acariens font partie intégrante du lombricompostage et de la chaîne de décomposition, comme bien d'autres créatures d'ailleurs. Il faut laisser le temps à toute cette faune de se développer, car les vers ne mangent pas de la nourriture fraîche. Ils attendent que d'autres organismes leur mâchent le travail et présentent, en revanche, l'avantage de fignoler la décomposition jusqu'à une matière parfaitement décomposée et biodisponible pour les petites plantes.

Je dirais que tu es dans l'étape la plus difficile. Tu commences avec un bac, puis tu en rajoutes au fur et à mesure jusqu'à 3 bacs. Le volume évolue constamment, donc il faut ajuster en permanence. La plupart des gens sur le forum te préconiseront, au moins dans un premier temps, une certaine discipline, en particulier sur les apports de carton qui doivent être systématiques (entre 30 % carton/70% azote, et 50/50). Ça permet d'éviter que l'humidité stagne à un endroit, avec tous les désagréments que ça peut engendrer (compost de mauvaise qualité, apparition de moucherons, risque de fermentation, milieu anaérobie). D'où aussi l'importance de remuer régulièrement, pour s'assurer que les vers vont bien et oxygéner le compost au passage. Comme je disais dans un autre post, tu vas déranger les vers un moment mais ils oublieront vite. Il ne s'agit pas non plus de le faire 3 fois par jour : je pense qu'une fois par semaine/deux semaines c'est bien, et pas forcément toujours en profondeur. Perso je remue souvent la couche superficielle de mon bac de travail, juste pour apercevoir ce qui se passe dessous. N'hésite pas non plus à aller regarder dans le bac à jus (ou plutôt : le bac à lixiviat ), peut-être y apercevras-tu quelques promeneurs.

De ce que tu dis, tes apports en carton me semblent suffisants. De manière générale, tu n'as que peu à craindre d'un excès de carton : dans le pire des cas, tu te retrouveras avec un bac plein de carton à dispatcher dans d'autres (c'est ce qui m'arrive en ce moment, voir ma présentation : viewtopic.php?f=141&t=11418&p=42449#p42449). En revanche, personnellement je me suis traîné un excès d'humidité pendant 6 mois, c'est moins drôle !
J'ai quelques doutes sur la nécessité d'avoir un bio-seau dernier cri avec filtration charbon pour stocker la nourriture de tes vers. Perso il m'arrive de les laisser 3 jours à l'air libre sans difficulté. Au delà, je mets un peu de carton déchiqueté sur le dessus (même principe que dans le LC, pour éviter que les mouches viennent pondre), voire je rajoute une assiette par dessus. Mais il faut pas se prendre la tête : de toute façon ils ne mangeront pas tes épluchures tant qu'elles seront parfaitement fraîches.

Bref, tiens nous au courant de ton évolution ça fait toujours plaisir Tu peux mettre à jour ta propre présentation et faire une sorte de journal de bord en racontant tes expériences, tes galères, tes inquiétudes et tes réussites !
Au plaisir de te relire,

Fenakor

[Shimaree]

Recoucou Fenakor !
C'est sympa d'être passé par ici, merci !

Ok, donc farfouiller une fois par semaine, ça me va. Pour le moment c'est le rythme où je m'autorise à mettre des déchets, donc je peux faire un séance d'aération préliminaire au nourrissage...
Laisser des déchets que les vers n'aiment pas pour attirer acariens et collemboles, en voilà une idée qu'elle est bonne ! Prochaine soupe de poireau, je leur en garde (un piti peu).
Tu as tout à fait raison, le bio-seau de haute technologie, c'est assez gadget... Ceci dit, étant donné que ça traîne sur le plan de travail, je pense que mon chéri préfère ça au bol de déchets... Mais je retiens l'idée de les recouvrir de carton...
Ma présentation est toujours dans les starting-blocs : ça fera une semaine demain qu'elle attend la validation de la modération pour être publiée. Mais bon, j'ai repris beaucoup d'éléments dans ce journal...

Au menu de demain : une poire gâtée et du marc de café. J'ai hâte !

[Fenakor]

J'éviterais tout de même de mettre trop d'aliments que les vers n'aiment pas. Personnellement, quand j'en viens à leur mettre du vert de poireau, c'est parce que j'ai rien d'autre à leur donner et c'est assez rare finalement. Sinon, je le mets dans mon bokashi. En particulier, et indépendamment des goûts des vers, le chou rouge peut être à l'origine de mauvaises odeurs et le poireau est de la même famille que l'ail et l'oignon (mes yeux pleurent aussi quand je coupe du poireau, mais moins qu'avec l'oignon), donc à forte dose j'imagine que l'effet est similaire.

[Shimaree]

J + 16 : à nouveau des acariens sous le couvercle. Un petit peu plus (7 ou 8 ). Toujours cette impression qu'ils sont accrochés, mais si je les pousse fermement, ils roulent comme des billes.
Je ne vois quasi plus de trace de poireaux, j'ai croisé quelques feuilles (de bambou selon mon hypothèse précédente) un grain de raisin, aucune feuille de chou. Les peaux de bananes sont complètement noircies et recouvertes d'une moisissures verte, elles tombent en morceaux.
Je toutouille lentement mais vigoureusement à la griffe, je croise plusieurs vers, pas hyper-toniques (ils paraissent amorphes initialement, si j'en attrape un, il gigote un tout petit peu, mais globalement, j'ai plutôt l'impression qu'ils jouent aux morts) et trouve vers le bas du plateau des monceaux de carton humide et entassé de manière assez compacte. J'essaie de décompacter, redéchiqueter, émietter, répartir.
Je déblaie la moitié droite de mon plateau de travail, y place une poire gâtée (qui patientait depuis trois jours dans son bio-seau hightech ) déchirée en trois, une poignée d'épluchures de carottes, le tout saupoudré d'une poignée de marc de café ayant commencé à moisir (dans le même bio-seau), puis d'une mini-pelletée de ma précieuse poudre de coquilles d’œufs. Et cadeau bonus (ramené du travail par mon chéri ) trois dosettes de café en papier entredéchirées, parce que j'ai lu quelque part ici que ça donnait aux vers envie de jouer au Papa et à la Maman...
J'ai recouvert du mélange de terreau et de carton humide que j'avais mis sur le côté, j'ai l'impression qu'il en reste suffisamment par rapport à la quantité de déchets verts, je n'ai pas rajouté de carton...
Après tout ça, je revérifie le bac à lixiviat , parce que la lecture du journal de Moniquette me fait craindre qu'ils ne cherchent à se réfugier au sous-sol pendant que je fais le grand ménage, mais non : je trouve quelques particules de terre, un peu d'eau (parfaitement claire et transparente) qui résulte visiblement de condensation qui a coulé, rien de plus.
Je suis contente ! Je pense que mon système va bien. Des fois j'ai l'impression qu'il sent l'humus, des fois j'ai l'impression qu'il ne sent rien du tout. Il y a plus de condensation que la semaine dernière, mais quand je mets la main dedans c'est juste humide.
Sinon je suis allée voir quatre boulangeries-pâtisseries artisanales cette semaine, aucune n'a de coquilles d’œufs... Il semblerait qu'elles n'utilisent plus que des œufs liquides en briques tetrapack... Comme à chaque échec, je ramène des pâtisseries, que je partage avec les collègues, ceux-ci m'ont prise en pitié et promis de m'apporter leurs coquilles d’œufs .

[Shimaree]

J + 20
J’ai encore observé une tiédeur, désormais des deux côtés du plateau (côté banane d’il y a deux semaines et côté poire de la semaine dernière).

J + 21
Aujourd’hui, j’ai suivi la formation en ligne https://verslaterre.org/viewtopic.php?f=141&t=11414 proposée par Océane !
C’était, très intéressant, je vous la recommande vivement ! J’ai notamment retenu :
- Qu’après presque 3 semaines d’installation, il est plus que temps d’accélérer les nourrissages ! Selon elle, je peux dès maintenant nourrir tous les jours, voire plusieurs fois par jour.
- Qu’il faut couper ses déchets en morceaux de 2 à 3 cm de côté max.
- Que le liquide clair trouvé dans le bac à jus ne serait pas de la condensation mais bien du thé des vers. Celui des lombricomposteurs jeunes est en effet translucide ! Et comme, j'avoue, je ne l'ai pas goûté, je n'avais pas fait la différence avec l'eau . Celui-ci pourrait s'utiliser pur.
- Elle recommande de brasser dans un saladier les déchets verts et les morceaux de carton déchiqueté, ensemble, avant de verser ce mélange dans le lombricomposteur. Elle a observé que cela semblait accélérer la dégradation.
Ca rejoint un peu la démarche de Fenakor d’ajouter un peu de carton directement dans le saladier à déchets…
Je trouve le concept excellent, notamment pour répartir l’humidité entre l’humide et le sec…
Je réalise cette opération dans mon bio-seau high-tech. J’y ajoute quelques chips de calage en maïs (pas beaucoup à la fois) que je vais écouler doucement, et je crois que je vais ajouter ma coquille d’œuf à cette étape-là, pour mieux l’incorporer au système.
- Que mettre des fruits gâtés dans le lombricomposteur est un des meilleurs moyens d’introduire des œufs de drosophile… Donc à éviter, surtout l’été ! Et si vous voyez des moucherons s’envoler quand vous prenez un fruit dans la corbeille, celui-ci ne doit surtout pas aller dans le lombricomposteur.
Le soir même, je donne une poignée d’épluchures de carottes. Par la même occasion, je reprends mon alimentation en carton du lombricomposteur.

J + 22
C’est le jour où je vais à l’Amap. Je récolte un plein seau de fanes de radis, que j'ai déchirées en tronçons, dont 2 poignées ce jour pour mes P’tichéris.

J + 23
Une autre poignée de fanes de radis.

J + 24
Dans mon bio-seau, il reste quelques fanes de radis déchiquetées, beaucoup de carton, quelques chips de maïs, deux trognons de poires coupées en morceaux, une grosse poignée de marc de café et une bonne mini-pelletée de coquille d’œuf broyée. Je malaxe tout ça et donne deux bonnes poignées de ce mélange aux P’tichéris.

Désormais :
- J’ai divisé (mentalement ) mon plateau en six parcelles que je nourris à tour de rôle, en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre. Avant de nourrir, je creuse une parcelle avec la griffe, y place mes nouveaux déchets tout-en-un azote/carbone/coquille d’œuf, puis recouvre de la litière que j’ai déplacée.
- Je tâte la surface de mon plateau, avec et sans le tapis d’humidification, à chaque fois que je soulève le couvercle. La litière que je perçois me paraît de bonne température, de bonne texture, sans odeurs...
- La condensation sous le couvercle commençait à être beaucoup plus importante : cela dégoulinait en une généreuse flaque quand j’enlevais le couvercle. Depuis la reprise de l’alimentation en carton, ce n’est plus le cas, il reste des gouttes, mais qui ne gouttent pas par terre…
- Il y a à présent cinq vers que j’imagine très jeunes, parce qu’ils sont très fins, et un petit cloporte sous mon tapis en chanvre. Et quand je soulève le tapis, ou creuse une parcelle, je vois désormais, à chaque fois, au moins un petit fuyard…

Suite de ma quête des coquilles d’œuf : j’ai demandé à deux restaurants s’ils pouvaient me mettre de côté leurs coquilles d’œufs… Le premier, une brasserie qui fait beaucoup de couverts, m’a dit que les cuisiniers n’avaient pas le temps… Le deuxième, un petit restaurant de dimensions plus humaines, m’a dit qu’ils me mettraient de côté toutes leurs coquilles d’œuf pendant une semaine ! Victoire !

J’ai aussi réuni une mini-bibliographie, que je partage avec vous ici.
- Sur le forum, un lien à retenir : Le tableau de synthèse des déchets assimilables, par Elboub https://verslaterre.org/viewtopic.php?f=99&t=7967.
- Sur le blog de Vers la Terre https://verslaterre.com/fr/blog/gazette-du-p-tit-vert , plusieurs articles sympa, notamment :
o l’article « Lombricomposteur d’appartement en été : la diversité dans les déchets » https://verslaterre.com/fr/blog/gazette ... es-dechets dans lequel il y a une liste des végétaux qui peuvent poser souci… autrement dit à éviter en période de démarrage du lombricomposteur
o l’article « Comment gérer son lombricomposteur pendant les vacances » https://verslaterre.com/fr/blog/gazette ... s-vacances.
- la chaîne Youtube Lombricompostage Facile https://youtu.be/m8BmVRCTpF0
notamment « Les 30 premiers jours, pas à pas », qui propose de déposer les déchets dans du carton mouillé, avant l’arrivée des vers https://www.youtube.com/watch?v=qbz_7p7F8lo
- un portrait des 15 petites bêtes du compost à connaître, en vidéo https://www.youtube.com/watch?v=AOuPEFd5pS4
- Sur le site de l’asso Compostons ! basée à Montpellier, l’article « Lombricompostage : les bons conseils » https://www.compostons.org/lombricompos ... -conseils/ recense quelques vidéos youtube très intéressantes et un groupe Facebook.

Côté bouquins
Les vers mangent mes trognons. Mary Appelhof et Joanne Olszewski, Marabout, 2018
Réédition d’un ouvrage de référence, Les Vers mangent mes déchets, publié en 1982 dans sa version originale. Ecrit par une pionnière du lombricompostage aux Etats-Unis, qui le pratiquait depuis dix ans, c’est très intéressant mais ça m’a donné envie de consulter un ouvrage plus moderne.

Lombricompost. Recyclez vos déchets au jardin ou à la maison ! Vincent Desbois, Rustica, 2020
Ouvrage joliment illustré qui donne les bases du lombricompostage, avec les instructions de constructions pour pas moins de cinq lombricomposteurs différents ! (de jardin, à deux compartiments / à migration horizontale des vers, à bac unique d’intérieur, à bac unique avec récupération de jus, à bacs multiples et migration verticale des vers).
Quelques maladresses, comme le fait qu’il soit dit que le rapport carbone/azote doit être de 30 (et non de 30/70) (p 12), que les matières carbonées peuvent être des branches, sans préciser que celles-ci ne peuvent pas être dégradées dans un lombricomposteur (p 12) ou de ne pas présenter le CityWorms parmi les principaux lombricomposteurs du marché , alors que le Can’o’Worms en fait toujours partie (p 36 à 39)… sont un peu frustrantes et me retiennent de recommander l’ouvrage à quelqu’un qui ne connaît rien au lombricompostage.
Ceci dit, j’y ai trouvé des passages intéressants, notamment « Le préfixe « lombri » utilisé pour former les mots lombricompostage, lombriculture ou encore lombricomposteur, n’est pas dû à la seule espèce du lombric, mais fait référence à la famille des Lombricidés » (p 17).

C’est tout pour cette semaine. A bientôt !

[OcéaneO]

Merci pour cette présentation si complète Shimaree ! Et merci pour tes précieux retours Fenakor, c'est un réel plaisir de lire vos échanges à tous les deux

[Shimaree]

Un grand merci à Etienne, qui m’a fait découvrir la chaîne youtube Vermicompost Learn by Doing et notamment la playlist Vermihut Indoor worm bin (NB : Vermihut est une marque américaine de lombricomposteur). Juste Attention ! il faut commencer par la dernière, soit la n°78, pour visionner les vidéos dans l’ordre, et remonter par ordre inverse, pour voir les vidéos dans l’ordre chronologique, sous peine de vous voir spoilés de tout le suspense.
Quelques remarques au sujet de ces vidéos (j’ai dû en voir une dizaine).
- Tout d’abord, il m’a donné envie d’acquérir une déchiqueteuse (croisée, qui fait des morceaux de 4x40mm) : ses confettis de carton sont magnifiques et donnent un système très meuble, très joli !
- Sinon, j’ai l’impression qu’il s’agit davantage de lombriculture que de lombricompostage : sa densité de vers est très élevée, il leur donne assez souvent des aliments a priori consommables par les humains (fraises entières, chair de courge ou de poivron…) qui vont être très tendres. Il semble rechercher les aliments les plus rapidement consommés par les vers, et apparemment pour accélérer cette dégradation, il congèle (puis décongèle) au préalable tout ce qu’il leur donne.
- Il parle assez lentement, ce qui fait qu’il est plutôt facile à comprendre. Il y a un côté presque méditatif je trouve, dans la lenteur de ses gestes, ses petits rituels (comme la façon dont il plie soigneusement la feuille de papier journal qu’il place au-dessus de son système), qui me fait penser aux videos d’ASMR (Autonomous Sensory Meridian Response), bref c’est assez relaxant à regarder ! Idéal avant d’aller au dodo !

Revenons à mes p’tichéris. Je ne sais pas compter jusqu’à autant, donc je vais abandonner mon comptage en jours, pour passer à un comptage en semaines.

Semaine 4

Ca y est, je nourris tous les jours, en alternance sur six secteurs, toujours à partir de mon bio-seau dans lequel il y a un mix brassé de déchets, de coquille d’œuf, de carton et de chips de maïs. A chaque fois que je soulève le tapis d’humidité je vois plusieurs silhouettes fines, rouges et ondulées…
Lundi : j’ai copité Etienne et ai ajouté sous mon premier et unique bac, un bac avec uniquement du carton déchiqueté et les deux millilitres de percolat récoltés dans ma bouteille. Mais il restait du percolat dans le bac à jus que je n’ai pas réussi à récupérer.
Mardi : j’ai regardé mon nouveau bac de cartons, bonne surprise : il commence à s’humidifier ! Et en plus, j’ai eu une idée géniale : j’ai frotté le bac à jus avec plusieurs poignées de ce carton, pour regagner quelques millilitres.
Jeudi : Je décide de commencer mon deuxième plateau. Je reprends celui où j’avais pré-humidifié du carton, je le pschitte généreusement pour qu’il fasse une bonne litière, j’ajoute deux poignées du mélange de mon bio-seau dans un coin, et deux poignées de litière du premier bac (contenant quelques vers) au milieu.
Mon premier plateau est bien bien plein, quand je positionne le deuxième plateau au-dessus, il ne s’encastre pas, il est vraiment juste posé au-dessus. J’ai cru comprendre que c’est mieux comme ça pour le passage des vers.
Ca serait bien si la prochaine fois je mettais le plateau de carton plus longtemps à l’avance (au moins une semaine, pour ne pas apporter d’humidité de l’extérieur), mais pour le moment je ne peux pas (c’est là où je stocke mes chips de maïs).

[Etienne_L]

Bonjour Shimaree,
Je suis ravi que tu aies apprécié mes recommandations de vidéos youtube. Effectivement c'est assez relaxant, je m'endors souvent avant la fin de la vidéo . J'ai aussi craqué pour la déchiqueteuse (et le mixeur) . Je sais c'est pas écolo, mais j'ai pas pu résister à la vue de ces minuscules bouts de carton.
4 semaines pour le premier plateau, ça me paraît un peu rapide. Ton premier plateau risque de se tasser avec le temps s'il a encore beaucoup de matière non assimilée et cela risque de créer un gap entre les deux plateaux. Il faudra peut être que tu l'aères régulièrement pour recréer du volume.
Etienne

[Shimaree]

Bonjour ! Je commence par vous souhaiter à toutes et tous une excellente nouvelle année !

Et merci Etienne pour ton soutien et tes conseils. Je pense que j’ai rempli un peu vite mon plateau parce que j’ai mis beaucoup beaucoup de carton.

Semaine 7

Je suis partie en vacances deux semaines, à mon retour, le second plateau était bien encastré dans le premier. J’ai remué le premier plateau à la griffe, c’était assez compact, donc j’ai aéré tout ça (ce qui a à nouveau fait remonter le deuxième plateau de quelques centimètres, donc j'imagine que les p'tichéris peuvent toujours voyager librement). Je n'y retrouve pas de restes de déchets identifiables, mais encore des bouts de carton. Je pense que d’ici une semaine ou deux je repêcherai ces morceaux pour laisser le compost finir de mûrir de manière plus homogène. Je les remettrai probablement dans mon plateau de travail, comme l’a fait Fenakor.

Avant de partir, j’ai placé deux cartons de rouleaux de PQ dans deux coins de mon plateau de travail. Il paraît que les p’tichéris aiment bien les cachettes…
A mon retour, le carton était humide, mou et déformé, mais pas spécialement squatté…

Côté nourrissage, j’ai vidé mon bio-seau avant de partir, ce qui représentait double dose de ce que je leur donnais par jour. Rien d’autre.

On a baissé le chauffage pendant ces deux semaines : le thermostat a dû s’assurer que l’appartement restait à 10°C minimum, mais je ne sais pas exactement quelle température il a fait.

Sur le deuxième plateau, le volume a diminué, mais il reste plein de déchets identifiables, entre autres des pelures de carottes et de courge. La peau de la courge était très dure, donc ça ne me surprend pas, mais les carottes quand même ! Enfin bon, c'est comme ils veulent !

J’ai fini de moudre mes coquilles d’œufs (j’utilise un moulin à café électrique) : je suis l'heureuse propriétaire d'un trésor de plus d’un demi-litre de cette précieuse poudre blanche. De quoi voir venir !

Ah oui, et une autre observation rigolote : quand je mets des chips de maïs dans mon bio-seau en présence de déchets humides (marc de café, trognons de poires…), ils diminuent de volume je crois d’un rapport de 1 à 10 ! C’est impressionnant !

Côté lectures, je me tourne vers la permaculture et la biodiversité. J’ai installé une mangeoire pour petits oiseaux sur mon balcon, et je réfléchis à le végétaliser un peu à l’arrivée du printemps ; ce n’est pas une mince affaire ! Je suis orientée plein nord et en plein vent. Comme dit mon beau-père « des galets de Bretagne devraient s’y plaire »… Si vous avez d’autres idées que des galets de Bretagne , je suis preneuse ! Sinon je continue mes recherches…

[Fenakor]

Hello Shim !

Je te remercie pour ces recommandations de vidéos, j'irai faire un tour
La température de ma cave, où se trouvent mon LC, avoisine aussi en ce moment les 10°C. C'est la raison pour laquelle je ne peux pas vous donner pour l'instant de retour quant à mes expériences, parce que le travail des vers s'en voit fortement ralenti ! Je trouve aussi pas mal d'épluchures de carottes et d'autres légumes encore intacts. Donc pas de panique de ton côté si tu vois que les vers ne s'intéressent pas tout de suite à des épluchures que tu crois, pourtant, bonnes pour eux : la température joue aussi un rôle important.

Je rejoins Etienne sur le "tassage" des plateaux : tu peux aérer pour recréer du volume, et ça deviendra indispensable à l'arrivée du printemps pour aérer et éviter des phénomènes de fermentation, en particulier si tu peux voir des épluchures encore intactes.

Au plaisir de te relire,

Et bonne année !

[Shimaree]

Coucou !

Ca fait un bail que je ne vous ai pas donné de nouvelles de mes p'tichéris.
J'ai fait ma première récolte de lombricompost (3 mois après le démarrage, dont 2 mois de maturation sans ajouts). Je crois que j'ai récupéré un bon quart du volume en carton détrempé.
La texture était proche du fameux crumble, avec des petites boulettes collantes, et assez étonnamment je trouve, pas mal de "mini-brindilles" : des bâtonnets de 2 ou 3 cm de long, assez rigides.
Après un tri fastidieux (la prochaine fois je prends un tamis !) j'ai pu regarnir le plateau tout juste vidé avec le carton récolté, ce qui m'a fait une litière de bien 2cm de haut. Et comme mon ancien-nouveau plateau commençait à être bien plein, dans la foulée, j'ai posé le nouveau-ancien plateau par-dessus.
Je récapitule et reformule : le bac 1 a été vidé.
Le bac 2 est actuellement le bac 1 (au repos).
Le bac 3 est actuellement le bac 2 (en travail).

Une question existentielle, ravivée par une pointe d'envie envers Vertdevers, me tarabuste : je n'ai pas de collemboles. Est-ce que ça vous paraît bizarre? Est-ce qu'il y a quelque chose que je peux faire pour y remédier? est-ce qu'une insémination de collemboles depuis un lombricomposteur ami vous paraît une bonne idée?

[Fenakor]

Hello Shim,

Je ne sais pas de quoi pourraient être composées tes étranges brindilles à la récolte. A voir si tu les retrouves en fin de course.

C'est plutôt une bonne chose que tu n'aies pas eu à attendre de remplir complètement le troisième plateau avant de procéder à la récolte, personnellement je n'y arrive pas. Peut être que je vais encore trop vite, mais il faut dire aussi qu'en ce moment les températures n'aident pas.

Concernant les collemboles, j'en avais au début, surtout dans le bac à jus. Maintenant je n'en ai plus. Idem pour les champignons et les blobs. J'ignore s'il y avait déjà une souche dans la litière qui m'a été fournie au départ ou si elles sont arrivées avec les apports d'epluchures. Quoi qu'il en soit c'est toujours une bonne idée de faire des échanges de vers avec d'autres lombriculteurs si tu en trouves, à condition bien sûr qu'ils aient un système sain. Ça permet de renouveler le patrimoine génétique des vers qui va irrémédiablement s'appauvrir ainsi que la faune locale. Plus de diversité c'est toujours mieux !

A bientôt

[Shimaree]

J'ai enfin trouvé le courage de charger mes photos de ma première récolte et j'ai réussi le cap de l'hébergement ! Un grand merci à Fenakor et à Océane !
Je partage avec vous, parce que c'est un grand moment pour moi.
La récolte de lombricompost :

Un zoom pour que vous puissiez voir la texture (avec les mini-brindilles notamment) :

Une photo, prise le lendemain, pour avoir une idée de la quantité de carton récolté et séparé du compost, qui a été directement réutilisé pour servir de litière au nouvel étage :

Et une jolie preuve que cette nouvelle litière recyclée de l'ancien bac plaît aux p'tichéris :

[Fenakor]

Coucou Shimaree,

Félicitations pour ta première récolte, elle est vraiment plus réussie que la mienne qui était trop collante. Maintenant j'ai un peu l'inverse, je me vante d'avoir un compost très grumeleux qui ne colle pas du tout aux doigts, mais à la réflexion il semblerait que ça ralentisse un peu le travail des vers. Depuis quelques temps, vu que je n'ai pas de matelas d'humidification, j'essaye de pulvériser assez régulièrement ou d'introduire du carton ramolli par une légère humidité pour compenser les déperditions d'eau. J'arriverai peut-être à un équilibre un jour, un peu comme toi ! Quitte à mélanger ce compost avec de la vieille terre, je commence à ne plus savoir quoi en faire.

Ces brindilles restent un mystère pour moi, as-tu eu des réponses ? Ca pourrait ressembler à des branches de raisin, mais ça a l'air plutôt plat... Aurais-tu incorporé une vieille plante coupée en morceaux qui, pour une raison inconnue, n'aurait pas été décomposée ? Bref, pas de panique, ça ajoutera de toute façon de la structure à ton sol.

Au plaisir de te relire !

Fenakor